Je suis dépressive

J'ai toujours été de ceux qui sont du soir plutôt que du matin. Me réveiller et me lever a toujours été une sacrément rude épreuve, d'aussi loin que je me souvienne. La faute à la fatigue et à la flemme, je dois l'avouer. Du moins avant.

Effectivement, depuis plusieurs mois, me lever n'est plus une corvée, mais un véritable calvaire. Et la fatigue et la flemme ne sont pas les plus fautifs dans cette histoire. Je n'ai pas envie d'affronter la journée, tout simplement, je ne m'en sens pas capable. Je n'ai aucune motivation, je préférerais rester blottie dans ma couette, à rêver de diverses choses. Rêver pour oublier la réalité et m'en détacher. Cette réalité que je ne supporte plus depuis presque un an, et à laquelle je dois pourtant faire face chaque jour.

Moi qui étais joyeuse, dynamique et ambitieuse, me voici triste, d'humeur maussade, et avec une confiance en moi en dessous de zéro. C'est arrivé bien vite, du jour au lendemain, lorsque je me suis enfin projetée dans le futur. Ce futur qui ne me convient pas, qui ne me ressemble pas, que je ne veux pas voir arriver et que je ne veux pas subir. Je me suis rendue compte que mes études ne me plaisaient pas, mais je me sens dans l'incapacité de faire autre chose, étant trop peu sûre de moi et trop peu soutenue par ma famille, si ce n'est pas du tout. Ajoutons à cela que je suis célibataire et paf, c'est la crise de larmes qui survient. Je me focalise donc sur mes études, n'ayant que cela dont je dois me préoccuper, mais celles-ci ne me plaisent pas. Alors que faire ? Me réfugier dans la musique, contrairement à ce que je pensais, ne suffit pas et ne résoud pas mes problèmes. Je me sens prise au piège, guidée, entraînée, traînée par ma vie, sans être maître de quoi que ce soit. J'en viens à redouter les gens, leurs questions, leur compagnie. Je me sens si inférieure, si malheureuse, que je ne veux plus croiser personne. 

Mais je crois que le pire dans tout ça, c'est que personne ne me soutient puisque personne ne me comprend. On prend mes silences pour de la bouderie, mon inaction pour de la flemmardise. On pense tout simplement que je fais exprès de me comporter ainsi, que je joue la comédie, qu'en réalité je vais très bien mais que je ne suis qu'une petite fille faisant un caprice. Eh bien croyez-moi, j'aimerais tellement, mais tellement que ce soit le cas.

Je ne veux pas de pitié, je veux seulement du soutien.